C’est un film qui péche par son «Bollyoudisme» poussé et notamment avec sa durée de deux heures trente-cinq minutes, mais il cartonne sur Netflix. «The goat life», en racontant une histoire qui a eu lieu en Arabie saoudite, a créé la polémique dans le monde arabe surtout et est devenu le sujet de conversation du moment
«The Goat life» a embarrassé beaucoup de pays du Golfe et essentiellement l’Arabie saoudite où cette histoire se déroule et s’est réellement déroulée puisque le film est tiré d’un roman qui raconte une histoire vraie selon son réalisateur. Le film est tiré d’un roman à succès, paru en 2008, de l’auteur indien Benyamin, et relate des faits survenus en 1992.
«The Goat Life» raconte l’histoire d’un homme ordinaire en quête d’une vie meilleure.
Après avoir fait une hypothèque sur sa maison pour payer son voyage pour l’Arabie saoudite, Najib arrive dans le pays du Golfe dont il ne parle pas la langue et se fait embarquer par un homme qui l’emmène dans le désert pour le forcer à travailler…
L’aspect visuel est époustouflant, avec une réalisation soignée et des images captivantes, mais le rythme est par trop dilaté et presque ennuyeux. Il y a des scènes qui s’étalent sur une demi-heure alors qu’elles auraient dû être ramassées en cinq minutes. Et puis deux erreurs dans le scénario décrédibilisent cette histoire : tout le film se passe dans un désert terrible et entre des canyons. Aucune ombre d’une touffe d’herbe.
On ne sait pas d’où se nourrit ce troupeau de chèvres puisque pendant deux heures l’infortuné personnage fait paître le troupeau en question. Deuxième erreur. Lorsque le personnage s’enfuit de son lieu d’esclavage, profitant de l’absence de son patron, pourquoi ne se munit-il pas au moins d’une gourde d’eau et ne prend-il pas un chameau pour monture? A-t-on idée de s’enfuir dans le désert sans eau et sans monture alors que ces deux éléments se trouvent sous la main de notre personnage ? «Un film indien qui met l’Arabie saoudite en colère». Selon le site qatari (Arabi21), en effet il a suffi que le sous-titrage arabe soit mis sur la plateforme pour que les réseaux sociaux s’enflamment.
Bien entendu, les attaques les plus virulentes viennent de citoyens saoudiens qui défendent l’image de leur pays. Mais on se demande pourquoi ce film a été réalisé seulement maintenant à un moment où l’Arabie saoudite semble s’ouvrir sur une nouvelle ère et tente de renvoyer une image différente du Royaume dans le monde? Pourquoi Netflix prend-elle sous son aile un film somme toute dans le style «bollywood», un style qu’elle refuse généralement et qu’elle sous-titre en arabe ? Netflix est en train de devenir un Hollywood à elle toute seule, mais en beaucoup plus cynique et en beaucoup plus «woke»… Inquiétant !